Attention paradoxe : les plus grands experts du confinement sont aussi, bien souvent, les explorateurs les plus chevronnés. Pensez à Thomas Pesquet et ses 6 mois dans l’espace. À Matthieu Tordeur et ses 51 jours en solo sur la banquise. Ou à l’équipage du voilier Tara qui, entre 2006 et 2007, s’est laissé enfermer dans les glaces de l'Arctique pendant 507 jours…

Hasard du calendrier : le voilier Tara est à Paris, en ce moment, amarré à côté du quai Alexandre III. Jusqu’à lundi soir, on voulait vous inviter à aller le visiter. Et depuis l’annonce du confinement, on s’est dit que ça ne devait pas nous empêcher de vous y faire faire un tour - au moins sur cette Greenletter. Parce que plus que jamais, on a besoin de mettre les voiles.

Alors, on vous emmène à bord ?
Tara, c’est un grand voilier. 36 mètres de long par 10 mètres de large. Avec une coque en “noyau d’olive” qui lui permet d’être soulevée par la glace sans être écrasée. Ses deux mâts principaux font la même taille (27 mètres) - c’est ce qui en fait une goélette.
 
C’est ici, sous cette bulle en double vitrage, que le capitaine et son équipage pilotent le navire. De 2016 à 2018, Tara et son équipe ont sillonné le Pacifique pour y étudier le corail. Lors de leurs périples précédents, ils se sont intéressés à la pollution plastique et au monde infiniment petit du plancton. Sur ce dernier thème, ils ont même ramené cette superbe BD interactive.
 
Photo © Fondation Tara Océan
 
Lors de ses missions, Tara peut accueillir une quinzaine de personnes : 6 marins dont 1 cuisinier, 1 correspondant, 7 scientifiques et 1 artiste. C’est dans le carré que toute cette petite famille se retrouve pour manger, lire, mais aussi évoquer les avancées des recherches - qui, une fois l’expédition terminée, font l'objet de superbes expositions, visibles en ligne ici.



On vous le disait, en matière de confinement, les équipes de Tara en connaissent un rayon. Les cabines ne sont pas bien grandes, la cuisine pourrait ressembler à celle d’une studette étudiante (même si on y mange bio…). Comme partout ailleurs, pour s’endormir, les équipes peuvent écouter un petit podcast… et pourquoi pas une des nombreuses émissions consacrées à leurs aventures ?



Sur Tara, on est un peu en mode fusée spatiale : il faut être capable de tout réparer, à n’importe quel moment, et sans aide extérieure. La boîte à outils de bord est ultra-complète, et le mécano dort carrément au-dessus de la salle des machines pour être toujours opérationnel.

La goélette Tara explore l’Océan depuis 2003. Ils disent l’Océan, et pas “les océans”, parce qu’ils sont tous reliés les uns aux autres. Si ce petit aperçu vous a donné envie d’en voir davantage, allez faire la visite virtuelle de Tara - on s’y croirait.

Et pour vous aérer encore plus, allez voir un des documentaires géniaux qui racontent les périples de Tara - et notamment leur aventure dans les glaces de l’Arctique.

Du fond de nos confinements, on vous souhaite bon vent… et on espère que vous aurez trouvé ces bouffées d’iode venues de Tara bien rafraîchissantes.