Les jours qui raccourcissent, l'actualité outre-atlantique, la confinement qui se prolonge : tout ça nous pousse irrémédiablement sous la couette. Comme certains animaux. Lesquels, au juste ? A votre avis, les ours hibernent-ils ? Et les marmottes ?  Qui dort où, qui fait quoi pendant l'hiver : tour d'horizon des options qui vous sont données pour mieux passer l'hiver. 

Option 1 - L’hivernation (avec un v)

Et bien non , en fait, les ours n’hibernent pas : ils hivernent. Cette énorme mésentente vient sans doute d’un prof de SVT au nez malencontreusement bouché.
Mais concrètement, l’hivernage n’a rien à voir avec l’hibernation : un ours qui hiverne ne modifie pas vraiment son métabolisme. Il se réveille souvent, et c’est même à cette période que l’ourse met bas ses petits.

Grands maîtres de la discipline : Ours, blaireaux et ratons-laveurs
Facilité d’acquisition : Extrême. On parle de ne rien faire, ou presque, hein.
Obstacle : L’ours (surtout quand il est mal léché) n’est pas réputé pour sa vie sociale. Il faudra sans doute décliner deux ou trois apéros sur Zoom ou House Party.

Notre conseil : l’hivernation ressemble à peu de choses près au confinement. Et comme chez nous les humains, les blaireaux se passent de masques et d’attestation.


Option 2 - L’hibernation (avec un b)
Attention, cette cascade est réalisée par des professionnels - à ne surtout pas reproduire chez vous ! Eh oui, les espèces hibernantes sont des sortes de ninjas qui ont affiné leur technique au cours de siècles d’évolution. Plusieurs mois à l’avance, les wannabe hibernants entament un régime drastique : ils se goinfrent pour accumuler de la graisse - quitte à parfois doubler leur masse corporelle. Une fois bien emmitouflés dans ce petit manteau lipidique, ils se terrent dans leur cocon et modifient drastiquement leur métabolisme :
-abaissement de la température corporelle jusqu’à 1 ou 2 °C
-division du rythme cardiaque par 100 (oui oui, 100 : un rongeur hibernant passe de 300 ou 500 pulsations par minute à... 3 ou 5)
-suspension de toutes les fonctions cérébrales sauf végétatives (comme la respiration).
Malgré ça, les hibernants ne dorment jamais 6 mois d’une traite : ils se réveillent tous les 3 à 15 jours pour manger, faire pipi, et se dégourdir les pattes.

Grands maîtres de la discipline : Marmottes, loirs, hérissons, engoulevent de Nuttall (seul oiseau capable d’hiberner !)
Facilité d’acquisition : Comme on disait en intro : l’hibernation est une cascade à réserver aux professionnels.
Obstacle : Même Guillaume Néry ne descend pas sous les 30 pulsations/min. Et vous voudriez battre le loir ??

Notre conseil : l’hibernation, la vraie ? Contentez-vous de la regarder à la télé dans les docus animaliers.


Option 3 - La migration
Quand la météo devient trop déprimante ? Les animaux migrateurs bougent, se font la malle, plient bagages et s’envolent (ou galopent) vers des cieux plus cléments.

Grands maîtres de la discipline : Rennes, bisons, lemmings, cigognes, oies sauvages...
Facilité d’acquisition : Possible mais déconseillée en raison de son fort impact écologique
Obstacle : Le confinement. Avec 1km de marge de manoeuvre, vous n’allez pas migrer bien loin…

Notre conseil : Le chez soi rêvé ? C’est celui où on est bien toute l’année. Cherchez le petit nid douillet et parfait plutôt que de multiplier les trajets...